(Wilde, « The Picture of Dorian Gray », Penguin, 1985, chapitre 18)
PETIT PALAIS, Paris, Octobre 2016-Janvier 2017
L’affluence qu’a connue l’exposition Oscar Wilde au petit Palais ne m’a pas semblé des plus légitimes. Succès de scandale de celui qui voulut s’affranchir de la morale victorienne et subit plusieurs procès pour immoralité liée à son homosexualité ? Il est vrai que rendre compte d’une œuvre d’auteur dans une exposition relève toujours d’une certaine gageure, le livre n’étant pas l’expôt le plus facile…L’écrit domine donc aux dépens des œuvres d’art et la qualité de ces-dernières est souvent plus documentaire qu’esthétique, tout cela dans une scénographie certes intimiste mais assez étouffante. La part consacrée par ailleurs au seul roman de Wilde, « le portrait de Dorian Gray », écrit auquel Wilde doit pourtant beaucoup de sa notoriété, s’avère des plus modestes.
Peu d’œuvres majeures parmi les peintres préraphaélites représentés, courant contemporain de l’auteur et dont il a commenté les œuvres en tant que critique d’art et sous l’influence duquel il a développé une théorie fondée sur le beau et la décadence….
Guido Reni, st Sebastien, palazzo Rossi 
Gustave Moreau, Salome dansant devant Herode
Il n’en demeure pas moins que quelques pièces se révèlent remarquables, telles un magnifique « St Sébastien » de Guido Reni, idéal de beauté de Wilde, une très belle et vaste « danse mauresque » de Lautrec où Wilde est dépeint parmi les spectateurs, « Salomé dansant » de Gustave Moreau ou encore la remarquable série de gravures réalisées par Beardsley pour la pièce « Salomé » de Wilde, au graphisme élégant, sobre et tout à fait singulier. L’exposition met par ailleurs en évidence le contexte intellectuel dans lequel ont pris forme l’œuvre et le parcours de Wilde : muses telles que Sarah Bernardt, mentors tels que l’historien de l’art Ruskin etc. Un résultat mitigé…
