Allouche & Goudal

FONDATION RICARD, Paris, Mars-Mai 2016

LE BAL, Paris, Février-Mai 2016

Noemie Goudal_le Bal_6 mai 2016

« Mea culpa d’un sceptique », l’exposition consacrée à Dove Allouche à la fondation Ricard, propose trois séries photographiques et/ou dessinées de l’artiste : « sunflower », « pétrographie », « l’enfance de l’art », ainsi que le diptyque « over the rainbow ». L’ensemble de ces oeuvres est caractérisé par un mélange de techniques contemporaines et d’anciens procédés (tels que le physautotype qui produit des images à la fois positives et négatives) et une référence prégnante à l’art pariétal.

Le titre de l’exposition fait d’ailleurs référence à l’ouvrage où le paléontologue du début du XXe Cartailhac, de retour d’Altamira, prend conscience de la capacité créatrice des hommes du paléolithique. Kate Macfarlane, commissaire de l’exposition, observe qu’

Allouche élabore des oeuvres reflétant l’écoulement du temps qui, par leur dévoilement dans l’espace, s’affrontent aux mystères des toutes premières formes de fabrication des images par l’homme.

La série « sunflower », réalisée à partir de la technique utilisée pour la fabrication des miroirs, soit en vaporisant de l’argent sur un papier cibachrome recouvert d’étain, est particulièrement réussie, donnant lieu à des oeuvres quasi abstraites, autonomes, traces de la lumière au sortir de la chambre noire, traces du geste de l’artiste répartissant l’argent à la surface…De même que la série « pétrographie », réalisée à partir de la découpe d’une stalagmite – symbole de « temps calcifié »-utilisée comme support de négatifs photographiques. Il en émane des paysages imaginaires, quasi abstraits, aux allures de roches, forêts, cartographie urbaine…

A voir également la belle exposition monographique de Noémie Goudal au Bal, « cinquième corps », montages photographiques sources d’ambiguïté et de poésie, par « l’imposition dans un paysage de structures [architecturales ou cosmiques] fabriquées de toutes pièces ». Des oeuvres troublantes dès lors que le « trucage », l’artifice se révèlent peu à peu par-delà l’illusion première. Entre réalité et fiction. On retiendra particulièrement la remarquable série sur la sphère céleste « southern light stations » ainsi que la série d’architectures « Observatoires » et la série aux allures de cité idéale renaissante « in search of the first line ». « Si les observatoires évoquent des décors, la série « in search of the first line » prolonge cette théâtralité à grande échelle, opérant une transition entre l’irréalité de l’objet représenté et l’installation en trompe l’oeil » (Cliff Lauson). Derniers jours…

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