RUE DE RICHELIEU, Paris, 9-11 novembre 2018
Du côté du salon Approche, j’ai principalement retenu le travail de la photographe italienne Vittoria Gerardi, présenté par la galerie Bigaignon. Un travail qui flirte avec l’abstraction, extrêmement épuré, où le paysage photographique à l’origine de l’image est réduit à une trace, un trait, un fragment, qu’il s’agisse des paysages inspirés par la Vallée de la mort ou de ses singulières sculptures où une simple image photographique inspirée d’une visite à Pompéi est enserrée dans un bloc de matière, posé sur un élégant socle noir, l’installation réactivant quelque part l’idée de ces corps anonymes prisonniers de la cendre du Vesuvio pour l’éternité.
Il faut néanmoins échanger un peu avec le galeriste pour comprendre l’origine de ces images et la construction par l’artiste de « frontières symboliques entre matière et temps, entre espace et lumière, comme pour mieux marquer le paysage d’une cicatrice, celle d’un horizon imaginaire », un équilibre poétique entre paysage réel et paysage abstrait, où ce-dernier l’emporte cependant, sondant l’essence du photographique. La première impression est en effet abstraite, d’une incroyable simplicité et d’une grande délicatesse par l’usage de la lumière, la fragilité du trait qui traverse l’image photographique et le raffinement des tonalités de gris.
https://www.vittoriagerardi.com/press
Alice Guittard, Double V Gallery Marie Clerel, galerie Binome