Art grec au Louvre

LOUVRE, Départements des antiquités gréco-romaines, 17 et 22 août 2018

Hermès Richelieu_Louvre_22 aout 2018.JPG

Louvre…La période estivale est souvent pour moi celle d’un retour aux sources…Les galeries d’art sont fermées, les principales expositions temporaires ont été visitées…C’est le moment idéal pour parcourir encore et encore les salles du Louvre et il est vrai qu’après des dizaines et des dizaines, probablement des centaines de visites au fil des ans, le plaisir est toujours le même. En outre, dès lors qu’on esquive quelque peu la Joconde, nombre de salles se révèlent des plus paisibles et la sculpture grecque au crépuscule est tout particulièrement impressionnante et belle, tout particulièrement le magistral trio que constituent « Diomède enlevant le Palladion » (II-IIIe siècles après), l’ « Hermès Richelieu » (IIe siècle après JC) et Arès (I-IIe siècles après JC), ainsi que l’ « athlète dit du type du Diadumène » soit qui s’attache un bandeau au front de Polyclète (440-430 av JC). C’est véritablement la nuit que le musée acquiert toute sa magie, tout comme la ville d’ailleurs…

Antinous Mondragone, 130 ap JC_Art romain_Louvre_22 aout 2018

Nouvelle errance au Louvre mercredi soir, les nocturnes sont véritablement le meilleur moment pour visiter le musée. Certaines salles sont à peine éclairées, nous confrontant aux œuvres dans une quasi pénombre, nous rappelant que nombre d’entre elles ont été contemplées, des siècles durant, à la lueur du jour ou d’une bougie seulement…

De la supériorité indéniable de l’art grec sur l’art romain…J’ai parcouru à nouveau les salles de sculptures grecques puis les premières salles d’art romain et il est manifeste que les Grecs, particulièrement aux Ve et IVe siècles avant JC, ont porté la représentation du corps humain à un apogée inégalé depuis lors -et ce bien que la quasi-totalité des bronzes de l’époque hellénistique et classique aient été perdus et ne soient connus que par des copies romaines en marbre et que la peinture grecque soit principalement connue par la céramique ou quelques décors muraux…- : le canon et le déhanché délicat du chiasme polyclétéen, le nu héroïque à la musculature et l’anatomie étudiées, la quête de « mimesis » présente également dans la représentation du corps féminin, avec ses drapés soignés en accentuant la sensualité par les dévoilements ou le modelage des formes, courbes et voluptés qu’ils assurent, et ce quelle que soit l’idéalisation à l’œuvre.

Diomède enlevant le Palladion, Hermès Richelieu et Arès_Louvre_22 aout 2018

Un Michel Ange a certes renouvelé la représentation de la puissance du corps masculin déjà manifeste à l’époque hellénistique (« le Laocoon ») mais sans la charger dans le même temps d’autant de grâce et d’érotisme d’autant qu’avec la christianisation et le contrôle des mœurs qui l’a accompagnée peu à peu chassant les femmes des ateliers, les artistes renaissants se fondaient bien souvent, pour représenter le corps, sur des modèles masculins. A noter par ailleurs que le musée met actuellement en exergue sa collection de pastels, principalement réalisés aux XVIIe et XVIIIe siècle et dédiés au portrait et à l’autoportrait. S’y distingue tout particulièrement une série d’autoportraits de Chardin d’une incroyable vérité d’expression.

Chardin. Pastels du Louvre XVII-XVIIIe siècles_Louvre_22 aout 2018
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