GRAND PALAIS, Paris, 30 Mars-2 Avril 2017

Les foires d’art au Grand Palais ont quelque chose d’étourdissant. Une forme d’ivresse à exercer son œil des heures durant sur des styles et des techniques des plus diverses. La session 2017 d’Art Fair Paris propose un assez bon équilibre entre artistes reconnus et artistes émergents.

Velickovic, tondo 2017 
Shafic Abboud, Gentilly rue du souvenir 1966 galerie Lemand
L’accent mis cette année sur l’art contemporain africain ne déroge pas à ce principe en réunissant aussi bien des artistes, notamment du Maghreb, récemment exposés à l’occasion d’expositions temporaires à l’Institut du Monde arabe (25 ans de créativité arabe, collection Barjeel etc.), tels que Najia Mehadji, Shafic Abboud, Mahi Binebine) que des artistes plus méconnus. Quelques exemples parmi les découvertes…

Billie Zangewa, morning glory 2017 
Namsa Leuba, ancestors art twenty one
Le travail photographique de Namsa Leuba exploite sa double culture (suisse et guinéenne) en mêlant imaginaires africains et occidentaux, mode et ethnologie. La série proposée met en scène des enfants guinéens transformés en fétiches ; le matériau de prédilection de Billie Zangewa, du Malawi, est le textile, des chutes de soies recyclées en œuvres figuratives s’intéressant à l’urbanité et aux relations humaines ; le peintre camerounais Billy Bijdocka présente une œuvre d’une grande efficacité visuelle et conceptuelle, suite d’assiettes sur lesquelles sont représentées des fragments de corps, « Do Not Take It, Do Not Eat It, This Is Not My Body, que l’on peut lire comme une anti-Cène ; l’artiste ghanéen El Anatsui utilise des matériaux disqualifiés pour faire naitre de nouvelles formes telles que des capsules qu’il aplatit et tricote en tentures. Il s’agit moins pour lui de recyclage que d’aller au bout des possibilités d’un medium ; la photographe mexicaine Alinka Echeverria présente à la galerie Theravestijn quelques pièces de la série « becoming South Sudan », réalisée en 2011 au cours des quelques semaines qui ont précédé l’indépendance du Soudan du Sud. Elle se focalise sur les modes vestimentaires comme mode d’autodétermination et de réflexion sur soi ; Ou encore la peinture assez expérimentale du togolais Sadikou Oukpedjo, les portraits photographiques du français d’origine tunisienne Wahib Chehata, non sans écho avec l’histoire de la peinture, une remarquable série de fusains du syrien Youssef Abdelké etc. Une sélection intéressante…

Gao Xingjian 
Hoon Kwak
Art Fair 2017 présente par ailleurs quelques nouveautés : deux espaces consacrés à la vidéo ainsi qu’une section « promesses », dédiée à de jeunes galeries. On remarque également la présence de quelques street-artistes tels que Misstic, Jonone. Enfin, une vingtaine d’expositions monographiques sont proposées telles que Gao Xingjian (galerie Claude Bernard), Hoon Kwak (Phosphorus & Carbon), Kendell Geers (DN Galeria).






















