Au-delà à St Merry

EGLISE SAINT-MERRY, Paris, Juillet – Août 2018

Yamada Masayoshi, cycle permanent_Beyond_église st Merry_21 juillet 2018

L’église saint-Merry, fréquemment investie par l’art contemporain lors des Nuits blanches et actuellement en pleine restauration, accueille de remarquables propositions d’artistes japonais à l’occasion de « Japonismes 2018 » (célébration du 160e anniversaire des relations diplomatiques entre France et Japon et du 150e anniversaire du début de l’ère Meiji) et d’un jumelage temporaire avec la Biwako Biennale. « Cycle permanent », de Masayoshi Yamada, est sans doute l’installation la plus belle et la plus tragiquement poétique de « Beyond ». D’une grande simplicité formelle, elle est constituée d’un tapis de bambou en forme de nef sur lequel deux silhouettes des plus stylisées en fer et en peau de chèvre se dessinent et d’un ensemble de formes également anthropomorphes et courbées accrochées latéralement au mur, qui semblent fuir ou grimper vers on ne sait quels cieux. L’œuvre incarne pour l’artiste le présent et le devenir de l’Homme.

http://yamada-artist.com

L’église accueille une autre remarquable installation –une atmosphère belle et onirique- réalisée par Akiko Azumi, Hiroo Ogasawara Hiroo et Hiroaki Kitamura, « circle side : « tracing of a gypsophila » ». Sitôt descendues les quelques marches qui conduisent à la crypte, une mystérieuse musique nous enveloppe tandis qu’une forêt d’un bleu délicat, placée autour du pilier central de la crypte, attire notre regard. Il s’agit de petites fleurs sèches, délicates et légères, disposées au sol sur lesquelles sont projetées des lignes blanches et animées.

Dans la chapelle Nord, Shiori Eda déploie « le désespoir mène à l’espérance », une sculpture au sol constituée de minuscules corps féminins, nus, placés dans une position d’adoration et tournés vers une source d’eau chaude centrale entourée de plantes luxuriantes. Par-delà l’étrangeté voire un certain malaise suscités par cette pièce, le champ des interprétations reste assez ouvert : approche surréaliste, féministe (la femme affrontant la nature et s’affirmant contre toute domination machiste), shintoïste (vénération des forces de la nature) ou à l’inverse critique des traditions mythiques séculaires ?

Tanaka Masato, effet de pleine lune

Masato Tanaka installe quant à lui près de la croisée du transept un « effet de pleine lune », structure polyédrique faite de métal, de miroirs et de feuilles de papier de riz translucides (shoji) et inspirée d’une géométrie sacrée dans laquelle on est invité à pénétrer afin de vivre une expérience fondée sur la lumière, qui inonde et singularise corps et objets.

http://mst-t.org/profile/en.html

A noter qu’Asamï Nishimura, ancienne étudiante des beaux-arts de Paris, a rejoué le jour du vernissage sa performance « cucurucucu », où elle accueille un oiseau dans ses cheveux.

http://www.asami.fr/http://www.voir-et-dire.net/…

Azumi Akiko, Ogasawara Hiroo, Kitamura Hiroaki, circle side
Facebookrss
Facebookmail

Author: Instant artistique

Conservateur de bibliothèque. Diplômée en Histoire et histoire de l'art à l'Université Paris I et Paris IV Panthéon-Sorbonne. Classes Préparatoires Chartes, École du Patrimoine, Agrégation Histoire. Auteur des textes et de l'essentiel des photographies de l'Instant artistique, regard personnel, documenté et passionné sur l'Art, son Histoire, ses actualités.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *