GALERIES MENNOUR, FILLES DU CALVAIRE, CROUSEL, Paris, Mars-Avril 2016
ARTEFACT, Paris, Mars 2016
MUSEE PICASSO, Paris, Mars-Juillet 2016
Pour finir en beauté cette semaine hautement artistique et s’éloigner un peu de la cohue des foires, un après-midi dans le Marais avec un détour chez Kamel Mennour.
Découverte du travail énigmatique de l’artiste chypriote Christodoulos Panayiotou, notamment une fontaine à base de « bronze de Chypre », c’est-à-dire de cuivre, dont le ruissellement de l’eau envahit sur le plan sonore l’espace de la galerie et un sol de marbre portant les signes de sa transformation, sorte de démystification de la matière.
De Gina Pane, la galerie Mennour présente une fresque vaste et violente qui témoigne de sa dernière performance ainsi que sa dernière oeuvre, « la prière des pauvres et le corps des saints » : une série de vitrines évoquant dans une grande épure des figures de l’histoire religieuse : Saint François, Saint Sébastien et saint Laurent, leur corps sous la forme d’un sarcophage de laiton et leur martyre et attributs, métaphore des « blessures du monde contemporain ».
Très belle exposition Corine Mercadier galerie des filles du calvaire : « le ciel commence ici ». L’ensemble des photographies a été pris depuis des toitures à Paris, Chambord…et met en scène des danseurs professionnels immobiles et semblant pourtant en mouvement, fluides et accompagnés d’objets créés par l’artiste et comme suspendus dans les airs. Un travail sur l’instant et la durée.
La même galerie présente une galerie de portraits plutôt dérangeants de l’artiste néerlandaise Katinka Lampe, marquée par l’histoire de la peinture flamande et hollandaise.
India Leire_artefact project space_2 avril 2016 Tuazon Oscar_galerie Chantal Crousel_2 avril 2016
Artefact présente dans le cadre original d’une épicerie fine quelques nouvelles pièces d’India Leire dont j’apprécie l’élégance et la délicatesse de formes tout à la fois organiques, hybrides et étranges ; tandis qu’Oscar Tuazon chez Chantal Crousel développe une réflexion intéressante sur l’architecture, le corps et l’espace, en particulier celui dédié au lire, au travers de structures assez minimalistes, hybrides et fonctionnelles.
Enfin, une petite visite au musée Picasso pour voir principalement l’exposition consacrée à Miquel Barcelo, complémentaire d’une magistrale installation à la Bibliothèque Nationale. Par-delà un ensemble de peintures consacrées pour partie à la corrida (le titre de l’exposition, sol y sombra, se réfère aux places de spectateurs de corrida, à l’ombre ou au soleil), j’ai retenu de superbes céramiques aux formes organiques et irrégulières ainsi qu’un ensemble de sculptures en bronze assez informes et étonnantes dans le jardin du musée. Une grande diversité de formes et de techniques dans cette exposition malgré la dominante matiériste.