Dans les galeries, rentrée 2016

Laurent Millet_déconstruction photographique_espace topographie de l’art_10 septembre 2016

ESPACE TOPOGRAPHIE DE L’ART, GALERIE MAUBERT, Paris, Septembre-Novembre 2016

GALERIES KARSTEN GREVE, ROPAC, Paris, Août-Octobre 2016

GALERIES LES FILLES DU CALVAIRE, GOODMAN, PARTICULIERE, POLKA, HETZLER, TEMPLON, Paris, Septembre-Octobre 2016

GALERIE ROPAC, Paris, Septembre 2016-Janvier 2017

Beaucoup de vernissages ces deux dernières semaines en galeries, d’où un après-midi des plus denses dans le Marais.
J’ai particulièrement retenu l’exposition « déconstruction photographique » à l’espace topographie de l’art, qui s’interroge sur l’image photographique dans un rapport au réel perturbé, complexifié : le fragment ou la sérialité peuvent alors prendre le pas sur l’unicité. Séries de très belle qualité d’Abelardo Morell, qui introduit la ville dans l’espace intime dans un jeu de superposition et d’inversion d’images et de Laurent Millet dans une suite des cabanes tout en épure et d’une grande délicatesse de gris.

Crewdson_galerie Templon, Paris_10 septembre 2016

La dernière série photographique de Gregory Crewdson à la galerie Templon, « Cathedral of the pines », réalisée dans une commune rurale du Massachussetts, est caractérisée par l’étrangeté et un caractère pictural affirmé à travers des mises en scène complexes. Les personnages sont figés et sur le fil, quand l’intimité bascule dans l’isolement, la relation dans la séparation etc.

Robert Polidori_galerie Karsten Grève, Paris_10 septembre 2016

Toujours dans le champ photographique, ne pas manquer « Remembering Chernobyl » de Robert Polidori à la galerie Karsten Grève, réalisée en hommage aux trente ans de la catastrophe nucléaire. Travail sur la ruine, la trace, la dégradation, à travers un éclairage naturel et un rendu brut de la réalité traduisant le caractère dangereux et angoissant du lieu.

John Beech_galerie filles du calvaire, Paris_10 septembre 2016

La galerie des filles du calvaire propose quant à elle un bel ensemble d’oeuvres de John Beech, entre peinture et photographie (« Photo-painting »), réalité et abstraction. La représentation des sujets, modestes et souvent empruntés à l’espace urbain, est alors perturbée et transcendée par l’intrusion de la peinture, soit une perception renouvelée de l’abstraction.

Penone_galerie Goodman, Paris_10 septembre 2016

Les dernières réalisations de Giuseppe Penone à la galerie Marian Goodman s’intéressent à l’empreinte et à la préhension, au toucher, à travers différentes techniques : moulages, photographies, radiographies…Des oeuvres assez brutes et manquant peut-être de poésie mais engageant une réflexion intéressante en ce qu’elles rendent palpables le rapport entre le geste et le matériau.

Kate MccGwire_galerie particulière, Paris_10 septembre 2016

La galerie particulière présente « Scissure », de Kate MccGwire, artiste que j’avais pu découvrir à l’occasion d’une exposition collective au musée de la chasse. Si la matière première de la sculptrice britannique demeure la plume et que l’exposition présente quelques-unes de ses fameuses pièces contorsionnées et étroitement mises sous cloche, quelques oeuvres des plus intéressantes proposent une autre approche et traduisent la faille, la fracture.

L’exposition Ars memoriae à la galerie Maubert, s’inspirant de l’ouvrage de Didi Huberman « être crâne », propose « un voyage autour du crâne et ses traces plastiques qui nourrissent l’imaginaire ». A noter un remarquable ensemble d’oeuvres d’Erik Nussbicker, notamment ses sculptures sonores et ses « peintures de mouches ».

Erik Nussbicker_Ars memoriae_galerie Maubert, Paris_10 septembre 2016

Quelques expositions m’ont semblé intéressantes mais beaucoup moins chargées émotionnellement et esthétiquement. Ainsi, la galerie Thaddeus Ropac-Marais présente des collages de l’artiste pop James Rosenquist complémentaires d’une exposition monographique dans les espaces de Pantin, ainsi qu’un ensemble de toiles d’Alex Katz au style des plus épurés et singulièrement plus efficace à mes yeux dans les petits formats.

La nouvelle série de Françoise Huguier à la galerie Polka s’intéresse quant à elle à l’adolescence coréenne et plus particulièrement au mouvement « K-pop ». Un travail toutefois beaucoup moins percutant que celui consacré aux appartements communautaires de St Petersbourg. Enfin, la galerie Hetzler présente quelques oeuvres d’Ai Weiwei : caméra de surveillance en marbre -rappel de la surveillance étroite que subit l’artiste depuis son arrestation en 2011-, tronc d’arbre en fonte, cube en bois précieux, -sorte de casse-tête chinois géant- etc.

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