GALERIE LES FILLES DU CALVAIRE, Paris, Juillet 2017

L’exposition d’été de la galerie des filles du Calvaire, qui vient tout juste de s’achever, était consacrée à la forêt. Un remarquable ensemble de photographies, vidéos, installation sonore et traces de performances.
Un tronc d’arbre hérissé de branchages se dresse au centre de la galerie, arbre pansé avec soin comme un animal blessé et parcouru de fils qui entravent le déplacement du spectateur. Il s’agit en réalité du résultat de deux performances distinctes qui se sont déroulées le jour du vernissage. La chorégraphe haïtienne Kettly Noël a en effet investit l’arbre de ses danses tandis qu’Olya Kroytor abandonnait peu à peu, à l’occasion d’une performance, sa robe à l’espace d’exposition, robe dont ne restent que des fils. Il en résulte une pièce fragile et émouvante. Alentour, les photographies composites de Noémie Goudal décomposent et reconstruisent des paysages de la forêt thaïlandaise, assemblages de fragments de détails juxtaposés.

François Fleury 
Susana Mejia
A l’étage, le travail délicat de Susana Mejia dialogue avec les photographies oniriques de François Fleury. L’artiste colombienne prend quelque peu des empreintes de la forêt amazonienne en extrayant la couleur des plantes qu’elle imprime sur des papiers de fique et dispose en une suite abstraite et matiériste. Plus qu’un simple recensement des plantes indigènes utilisées pour la teinture de fibres naturelles, ce travail de recherche réalisé avec les communautés locales a aboutit à la mise en place d’ateliers de teinture. L’Amazonie est également le terrain d’action de François Fleury. Un travail étonnant en négatif, entrelacs de branchages et de reflets en noir et blanc, entre eau et forêt, entre onirisme et inquiétude.
La photographie n’est pas du temps mais de l’espace […]. Si l’on considère le monde comme un immense ready-made où la perception du réel est comme brouillée par un flux constant de sens mineurs et contradictoires, alors la photographie par son processus de cadrage et d’isolation, choisit, organise des concepts pour en dégager un discours intelligible et ou sensible. Son cadre révèle quelque chose du monde intérieur par le vide qu’il dégage autour de lui. Un sens qui a été, qui a troué le monde au milieu du chaos.
http://slash-paris.com/…/a-quoi-revent-les-forets…














