De l’épure… et du vide esthétique

COLLEGE DES BERNARDINS, Paris, Juin-Juillet 2016

PALAIS DE TOKYO, Paris, Juin-Septembre 2016

GALERIE MENNOUR, Paris, Juin-Juillet 2016

Lee Ufan_galerie Mennour_9 juillet 2016

Stéphane Thidet, diplômé des beaux arts de Paris en 2002, propose à travers « Solitaire » une installation poétique et belle. Un ballet aquatique constitué de branches d’arbre mort balayant le sol tapissé d’eau de la sacristie du collège des Bernardins, remarquable architecture cistercienne du XIIIe siècle.

Un ballet silencieux se déployant dans une quasi obscurité en dehors de rares lumières donnant naissance à un jeu d’ombres et de reflets. Il s’agit pour l’artiste de travailler la notion de « relation », « explorer la fragilité ou l’instabilité d’une situation » par la confrontation de « deux états de nature différente », le sol rendu mouvant et impraticable par l’eau et la mise en jeu, la réactivation, par le dessin, de quelque chose de mouvant (l’eau) et d’un objet inerte, en « coma » (les branches d’arbres).

De quoi oublier les nouvelles expositions particulièrement décevantes du palais de Tokyo hier : aucune émotion, un vide tant esthétique qu’intellectuel. L’univers photographique et littéraire de Houellebecq ne donne aucunement envie d’y pénétrer tandis que celui de Mika Rottenberg est désespérément mécanique et froid. Un peu de poésie et d’évasion toutefois avec David Ryan et Jérôme Joy et leur récit de chasseur de trèfles comme autre forme de relation au monde, avec la fiction scientifique de Marguerite Humeau -qui imagine des éléphants maîtres de l’évolution à la place de l’homme- et avec la Vénus d’Amiens moulée et agrandie par Lavier.

La galerie Kamel Mennour présente quant à elle un bel ensemble de peintures et aquarelles de l’artiste coréen et japonais Lee Ufan : une abstraction très étudiée, très nuancée dans les dégradés de couleurs et les variations de touches, un voyage vers l’inconnu, vers l’infini. « La nuance est de la taille de l’illimité où chacun peut inventer de nouvelles dimensions de soi ». La même galerie fait écho à l’exposition Araki en cours au musée Guimet en proposant des photographies récentes de l’artiste toujours imprégnées d’une certaine mélancolie.

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