
Quando si parte l’anima ferocedal corpo ond’essa stessa s’è disvelta, Minos la manda a la settima foce. Cade in la selva, e non l’è parte scelta ; ma là dove fortuna la balestra, quivi germoglia come gran di spelta. Surge in vermena e in pianta silvestra : l’Arpie, pascendo poi de l sue foglie, fanno dolore, e al dolor fenestra.Come l’altre verrem per nostre spoglie,ma non pero ch’alcuna sen rivesta, ché non è giusto aver cio ch’om si toglie.
7e cercle, 2 giron : Violents contre eux-mêmes – Suicidés, extrait de l’Enfer de Dante
[Lorsqu’une âme féroce part du corps d’où elle-même s’est détachée, Minos l’envoie au septième cercle. Elle tombe dans la forêt, où aucun lieu ne lui est fixé ; mais là où la fortune la jette, elle germe comme un grain d’épeautre ; elle pousse en arbuste et en arbre sauvage ; les Harpies, en se repaissant de ses feuilles, la blessent, et la blessure ouvre une voie à la douleur. Comme les autres âmes, nous viendrons reprendre nos dépouilles ; mais aucune de nous ne s’en revêtira, car il n’est pas juste qu’on recouvre ce que l’on s’est ravi soi-même.]
Gustave Doré, l’Enfer de Dante