Entre science et art

MUSEE DES ARTS ET METIERS, Paris, Mai-Septembre 2016

Conrad Shawcross, slow arc inside a cube IV

« Laboratoires de l’art » : exposition croisée entre art et science. Un parcours thématique mettant en regard des oeuvres contemporaines du MUDAM et la science du XIXe siècle principalement, à travers des objets du musée des arts et métiers. Une sélection autour de l’expérimentation, la géométrie, les jeux d’optique, les « manifestations de l’invisible » telles que l’électricité ou le magnétisme, et l’acoustique. Une exposition modeste par sa taille mais de qualité, même si certains mécanismes scientifiques ne sont pas aisés d’approche en dépit de commentaires détaillés.

Conrad Shawcross, slow arc inside a cube IV

Beaucoup de plaisir à revoir une oeuvre marquante de l’exposition « Dynamo » au grand palais en 2013,  » slow arc inside a cube IV », de Conrad Shawcross, oeuvre changeante faisant naître un jeu d’ombres géométriques, générée par une source lumineuse en déplacement dans une cage métallique. On a pu y voir une perturbation du « white cube », un clin d’oeil à l’allégorie de la caverne de Platon etc.

Charles Louis Weyher

Une part belle est par ailleurs consacrée à la vidéo parmi les réalisations contemporaines, depuis l’incontournable « der lauf der dinge » de Fischli & Weiss, démonstration sur le principe de causalité, jusqu’aux réalisations de Bertrand Lamarche sur la tornade -auxquelles font écho les appareils de Charles Weyher-, celles d’Edith Dekyndt sur le spectre des couleurs….

« der lauf der dinge » de Fischli & Weiss
Raphael Zarka
Guido van der Werve, « nummer negen »

A noter l’intéressante projection de Guido van der Werve « nummer negen » (série de photographies prises sur 24 heures au pôle nord et montées en accéléré en vidéo), expérimentation de l’écoulement du temps à travers la course du soleil et le déplacement de l’ombre de l’artiste ; ainsi que le travail photographique et sculptural de Raphael Zarka, notamment « tautochrone vérifiée », inspirée d’un instrument perdu de Galilée pour étudier la chute des corps et aux allures de rampe de skateboard.

Parmi les « manifestations de l’invisible », j’ai relevé « Trust compass », d’Olafur Eliasson mais loin des jeux d’optique qu’on lui connait, oeuvre constituée d’une pièce de bois ponctuée d’aimants selon une suite de Fibonacci afin de s’aligner sur l’axe magnétique nord-sud, ainsi que les études de décharges électriques d’Etienne Léopold Trouvelot auxquelles fait lointainement écho « fulgurite » (« éclair pétrifié »), d’Evariste Richer (2008).

Enfin, dans la salle consacrée à l’acoustique, j’ai retenu le dessin de Dominique Blais, résultat des projections nées des vibrations sonores après avoir appliqué une feuille de papier sur des enceintes enduites de poudre de fusain, ainsi que « staccato » du musicien et plasticien eRikm, réalisée à partir de fragments de disques vinyles, autre tentative de donner forme aux ondes musicales.

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Author: Instant artistique

Conservateur de bibliothèque. Diplômée en Histoire et histoire de l'art à l'Université Paris I et Paris IV Panthéon-Sorbonne. Classes Préparatoires Chartes, École du Patrimoine, Agrégation Histoire. Auteur des textes et de l'essentiel des photographies de l'Instant artistique, regard personnel, documenté et passionné sur l'Art, son Histoire, ses actualités.

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