Environnements chromatiques…

JARDIN DES TUILERIES, Paris, 20-23 Octobre 2016

CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL, Paris, 15-25 Octobre 2016

Cruz Diez_conseil économique et social_20 octobre 2016

Quelques oeuvres intéressantes au détour d’une balade dans le jardin des Tuileries dans le cadre du hors les murs de la Fiac 2016. « The Armadilo tea pavilion » de Ron Arad est une structure constituée de 5 coques moulées, toutefois modulables et indépendantes, en bois laminé, offrant un abri, un espace intime pour l’intérieur ou l’extérieur. L’oeuvre d’Eric Baudart, « Cubikron 3.0 », apparait à distance comme une grille visuelle, complexe, variant du gris au noir en passant par des teintes de rouille selon la densité des composantes. A proximité de la pièce, on distingue un dérivé des readymade : une accumulation de sommiers à ressort métalliques.

Déjà vu dans l’exposition « Inside » au palais de Tokyo en 2014, les arbres de Berdaguer et Péjus dialoguent ici avec ceux, réels et non plus constructions mentales à partir de test psychologique, du jardin des Tuileries. Mircea Cantor croise dans « give more sky to the flags » deux drapeaux d’acier monochromes, sans identité, possible métaphore d’une rencontre entre soi et l’autre. Le drapeau de Claude Closky (« les cheveux », 2015) est tout autre puisqu’il s’agit de placer une image là où se trouve habituellement ce qu’elle représente, soit dans le vent puisqu’il s’agit d’une image de cheveux longs.

Vincent Mauger, les injonctions paradoxales 2016_Fiac hors les murs_jardin des Tuileries_20 octobre 2016

« Attraction fatale », de Gloria Friedmann, oeuvre en acier recouverte de terre, représente un homme surmonté d’un squelette et une femme tenant une sphère. Il s’agit moins là de questionner la relation du couple que d’un propos écologique, une ombre funeste liée à la présence de la mort planant sur la planète incarnée par la sphère et l’usage de la terre. Vincent Mauger est une nouvelle fois présent dans cette sélection hors les murs avec « les injonctions paradoxales », une oeuvre monumentale et étrange travaillant le thème de l’éclosion. L’architecture est en revanche une nouvelle invité de ces propositions, à travers deux installations de Jean Nouvel dont l’une réadaptée de Jean Prouvé. Enfin, l’oeuvre proposée par l’agence d’art et d’architecture Pezo von Ellrichshausen, en pin teinté, apparaît comme une tour de Babel moderne dialoguant agréablement avec la ville.

Autre détour remarquable : Carlos Cruz-Diez, artiste emblématique de l’art optique et cinétique, investit l’espace du conseil économique, social et environnemental, modifiant la perception de l’architecture assez spectaculaire et froide d’Auguste Perret. Il y déploie une installation monumentale, « Environnement chromatique », sous la forme de suspension de bannières peintes auxquelles répond une composition au sol. La seconde pièce présentée est plus immersive, « Chromointerférence », baignant le spectateur de projections géométriques tout en le déstabilisant et en perturbant l’espace alentours.

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Author: Instant artistique

Conservateur de bibliothèque. Diplômée en Histoire et histoire de l'art à l'Université Paris I et Paris IV Panthéon-Sorbonne. Classes Préparatoires Chartes, École du Patrimoine, Agrégation Histoire. Auteur des textes et de l'essentiel des photographies de l'Instant artistique, regard personnel, documenté et passionné sur l'Art, son Histoire, ses actualités.

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