LOUVRE, Paris, Octobre 2017-Janvier 2018

Après une riche période de foires d’art contemporain, retour aux sources : visite de l’exposition François 1er et les Pays-Bas au Louvre. L’occasion de redécouvrir nombre d’artistes quelque peu oubliés comme Grégoire Guérard et Noel Bellemare et leurs grisailles sculpturales (la lamentation du Christ, St Georges terrassant le dragon du premier, la présentation de la vierge et la visitation du second), le maître d’Amiens et l’imposante structuration de sa « mort de la vierge », le maître de Dinteville et son splendide « portrait d’homme à l’antique ».

Corneille de la Haye dit de Lyon, portrait de Pierre Aymeric 
Jean Perréal, portrait présumé de Guillaume de Montmorency
Les œuvres les plus fortes à mes yeux n’en demeurent pas moins celles des artistes majeurs de cette école soit les portraits de Corneille de Lyon, à la facture très minutieuse sur un fond sobre faisant ressortir les traits ou le raffinement d’un vêtement ; de Jos van Cleve –dont une superbe « Lucrèce se poignardant » sur bois (1533) d’une incroyable sensualité en dépit de la détresse des traits par le traitement de la fourrure sur la nudité ; de Jean Perréal et bien entendu les toiles –dont le fameux portrait de François 1er dans la tradition de celui de Charles VII par Fouquet par sa monumentalité, son « autorité spatiale et volumétrique » pour reprendre les termes du commissaire et sa posture, l’impressionnant portrait de l’humaniste Guillaume Budé, fondateur du collège de France en 1530- et les dessins aux deux ou trois crayons de Jean Clouet parfois pris sur le vif en préparation d’une peinture.

Maitre de Dinteville, portrait d’homme à l’antique 
Jean Chastellain, d’après Noel Bellemare le jugement de salomon
La place remarquable du vitrail (des le Prince tout particulièrement), de la tapisserie bruxelloise ou encore de l’enluminure sont exemplaires de l’art du Nord du XVIe siècle. L’influence italienne se fait toutefois de plus en plus ressentir par l’introduction d’éléments décoratifs (loggia en arrière plan d’un portrait de sainte…), l’ouverture sur l’école de Fontainebleau. Un parcours assez érudit et intéressant, depuis l’héritage flamand du XVe siècle jusqu’aux collaborateurs flamands du maniériste Rosso…
























