JEU DE PAUME, Paris, Octobre 2016-Janvier 2017
Le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman est le commissaire d’une exposition fondamentalement politique qui investit les deux étages du Jeu de Paume, « Soulèvements ». Le soulèvement s’y décline sous la forme de gestes, de pensées, de phrases, de formes à travers une sélection d’images allant de Goya à l’époque contemporaine.
Louis Cognet 
Manet
Déchaînement des éléments, intensité des gestes, exclamations, embrasement du conflit, puissance indestructible du désir et de l’imagination par-delà la répression du soulèvement…autant de thématiques traitées par Didi-Huberman. Il s’agit en effet de décrire les différentes étapes du soulèvement, du geste initial, geste de résistance ou d’espérance, geste d’un étudiant de mai 68 ou des Black Panthers, à l’action (barricades, émeutes, grèves, manifestations, révoltes, vandalisme avec notamment les impressionnantes photographies de l’Hôtel de ville en ruines pendant la Commune…), la violence et la mort, en passant par la prise de parole (de l’exclamation au tract, sans oublier la dimension poétique du soulèvement (« Dada soulève tout »).
Henri Michaux 
Sigmar Polke
« Ce qui nous soulève ? Ce sont des forces : psychiques, corporelles, sociales. Par elles nous transformons l’immobilité en mouvement, l’accablement en énergie, la soumission en révolte, le renoncement en joie expansive », déclare le commissaire d’exposition. Le cheminement est intéressant bien que l’aspect documentaire voire illustratif des images prime souvent sur l’enjeu esthétique, à l’exception peut-être de la superbe installation d’Annette Messager, « les piques » et de quelques autres pièces.
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