GALERIE PERROTIN, Paris, Octobre-Décembre 2017
« Bifurcations », la nouvelle exposition d’œuvres de Julio le Parc galerie Perrotin, propose un remarquable ensemble d’installations, de mobiles et de peintures récents et historiques. L’artiste, né en Argentine en 1928 et installé en France, figure de l’art cinétique, travaille inlassablement sur la lumière et le mouvement, le reflet, en peinture, avec un désir de remettre en question notre rapport à l’art et à sa perception. Se dessine une évolution d’œuvres cinétiques fondées sur des objets à des installations fondées sur de la lumière en mouvement, les plus emblématiques de l’artiste et témoignant de l’importance à ses yeux de la réception et de l’espace d’exposition. Le contact direct entre l’œuvre et le spectateur, par le seul médium visuel, s’avère crucial et revêt même un sens politique, pour le Parc.
Dans certaines installations immersives, le déplacement du spectateur agit sur l’œuvre, dans d’autres, l’artiste crée une instabilité visuelle à la fois dans l’œuvre et dans sa perception. « On appelait cela « l’instabilité », dans le sens où l’œil n’est pas seulement stimulé par le point sur lequel il se pose, mais aussi par sa périphérie. Cela crée un mouvement : il n’y a jamais de point fixe ; il y a toujours quelque chose qui se passe à côté, c’est dynamique ».
Par-delà une œuvre de réalité virtuelle réalisée avec son fils et non sans intérêt, notamment lorsqu’on la pénètre, « Bifurcations » propose deux installations qui mettent particulièrement à l’épreuve la perception du spectateur : « continuel lumière au plafond », 2017, semble la version horizontale d’œuvres présentées au palais de Tokyo en 2013 : une multitude de petits miroirs suspendus et mobiles semblent y flirter avec des rayons de lumière en un ballet des plus poétiques et hypnotiques, d’autant que sa contemplation se fait étendu également à l’horizontal sur un vaste coussin de cuir ; « espace à pénétrer avec trame », 2017, transforme toute une pièce en un vaste jeu de trames au sol, murs et plafond, ponctués de vastes miroirs où l’on chemine, se démultiplie, se perd. A voir !
