MAISON ROUGE, Paris, Février-Mai 2018
Exposition Ceija Stojka à la Maison Rouge, artiste autodidacte qui survécut à trois camps de concentration. Si Stojka ne commence à peindre et dessiner qu’à l’âge de cinquante cinq ans, son œuvre témoigne d’une étonnante diversité, parfois proche de l’art brut par sa naïveté, parfois flirtant avec l’abstraction (« les femmes de Ravensbrück », 1944).
Un témoignage direct et difficile à soutenir tant la mémoire du traumatisme se révèle précise : les cheminées des chambres à gaz, les monceaux de cadavres, les bottes surdimensionnées des SS, les corbeaux charognards qui survolent les scènes de leur ombre menaçante mais s’avèrent des symboles positifs pour l’artiste -messagers entre les morts et les vivants-, mais également la vie d’une rom sur les routes avec des motifs récurrents, la roulotte devenue cabane en raison des lois nazies contraignant son peuple à la sédentarisation, les chevaux que sa famille vendait, les paysages saturés de couleurs vives de la campagne. Partout, souvent au dos des toiles, la place de l’écriture s’affirme, souvent teintée d’un humour féroce lorsqu’elle évoque ses jeux d’enfant parmi les morts mais toujours ponctué de vie et d’espoir, mode premier pour Stojka d’exorciser son passé.
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