GALERIE GRADIVA, Paris, Mai-Juillet 2016
La liberté du geste n’existe que dans la contrainte.
Matthieu Bonardet
Encore un très bel ensemble d’oeuvres de Mathieu Bonardet. L’exposition, intitulée replis, évoque une tendance de la forme à se rabattre vers l’intérieur, l’empreinte du pli refermé sur lui-même, l’empreinte latente du corps de l’artiste, du soi qui se replie sur lui-même.
Au sein d’un remarquable espace d’exposition, les travaux du jeune artiste se situent toujours entre le dessin et la performance à l’oeuvre dans le processus de création, entre la bidimensionnalité et le volume, le dépassement des limites de la feuille et son dialogue avec l’espace alentours. La blancheur du papier est rompue par le noir du graphique, la tension, la précision, la rigueur du geste contrastent singulièrement avec une certaine sensualité, la souplesse des textures, la délicatesse du sfumato…
Des oeuvres qui travaillent désormais la sérialité et surtout la verticalité jusqu’à prendre la forme de suspension ou former comme une poutre dessinée appuyée contre le mur. Par-delà leur remarquable épure, dessins et esquisses donnent forme à des paysages imaginaires entre tension et douceur, entre trait et volume, entre ombre et lumière, entre pli et repli, dans une quête perpétuelle d’équilibre. Un équilibre instable dont la fragilité, la précarité transparaît dans chaque pièce et suscite tout à la fois fascination et poésie.
