MUSEE D’ART MODERNE DE LA VILLE DE PARIS, Juin 2018 – Janvier 2019

[…] je me suis laissé submerger par ma liberté, devenue mon seul guide […]. Les grandes surfaces me demandaient de me battre avec l’espace ; je devais impérativement remplir cette surface, la faire vivre et me donner à elle. Je cherchais à exprimer le mouvement, sa lenteur lancinante ou sa fulgurance, je voulais faire vibrer la surface de la toile grâce aux contrastes ou aux multiples frémissements d’une même couleur. Je cherchais un centre qui irradie: je peignais en larges gestes, utilisant parfois le couteau à palette comme pour écraser la toile et faire mieux pénétrer la couleur à l’intérieur de la surface. Je me sentais à l’aise dans le tumulte des couleurs […]. Légèreté de l’espace, fusion des couleurs, turbulences des formes qui se disputent la place du vide, masses qui s’affrontent comme mes angoisses et mes peurs, silence du blanc, sérénité du bleu, désespoir du violet et de l’orange…
Zao Wou-Ki et Françoise Marquet, Paris, Fayard, 1988
Dernière semaine pour voir la très belle exposition Zao Wou Ki au musée d’art moderne de la ville de Paris…Une opportunité plutôt rare de se confronter à cette peinture singulière -souvent rattachée à l’abstraction lyrique bien que Zao Wou Ki ne se reconnaissait pas dans l’expression-, puissante par l’intensité, la beauté des coloris, les jeux de matière entre fluidité et empâtements, l’implication gestuelle et physique de l’artiste, la monumentalité des toiles, et dont le souffle poétique nous fait voyager entre Orient et Occidental.
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