GALERIES GOODMAN, DELAUNAY, Paris, Mars-Avril 2017
ESPACE TOPOGRAPHIE DE L’ART, Paris, Mars-Juin 2017

La galerie Marian Goodman présente un ensemble d’œuvres de William Kentridge. Les œuvres sur papier (encre et collage) sont inspirées pour partie des peintures florales de Manet (Kentridge se demandant pourquoi l’auteur de « l’Exécution de Maximilien » s’est consacré ensuite aux fleurs) et constituées pour le reste d’une suite de portraits en diptyques de personnalités historiques telles que Freud, Pavlov, Trotski…Des personnalités qui toutes ont réfléchi à la question suivante : « dans quelle mesure le psychisme est-il malléable, programmable -peut-on le disséquer, le disloquer comme on le ferait d’une série de rouages ? ». L’ensemble est complété par trois remarquables gravures à l’aquatinte sur toile participant du travail préparatoire au projet de l’artiste pour les rives du Tibre, « Triumphs and laments » et représentant Marc Aurèle, Garibaldi sur un cheval de bois et le triomphe de Bacchus incarné par un cheval qui s’affaisse.
La vidéo-installation, « O Sentimental Machine « est constituée de cinq vidéos déployées dans un espace inspiré de l’antichambre de l’hôtel Splendid Palas de Büyükada (près de la maison où Trotski séjourna entre 1929 et 33). Elle s’inspire d’un film découvert par l’artiste où Trotski est filmé prononçant le discours qu’il aurait donné à Paris s’il avait eu l’autorisation de s’y rendre en 1933. Elle met principalement en scène des archives, la secrétaire de Trotski, Evgenia Shelepina confrontée à des corvées quotidiennes devenant insurmontables et Kentridge, parodiant Trotski et son idée que les hommes sont des « machines sentimentales mais programmables », machines réparables mais peu fiables dès lors qu’amoureuses…
Vera Rohm, the great jai Prakash Yantras Dieter Appelt, Fothbridge cinema metric space 2005
L’espace topographie de l’art présente une exposition collective consacrée à la géométrie dans l’espace ou comment celle-ci contribue à des créations singulièrement sensibles et propres à la réflexion et à la médiation. Si l’ensemble est assez hétéroclite, il réunit de très belles pièces de Dieter Appelt, Jocelyne Alloucherie et Vera Röhm.Mitch Epstein, photographe américain, présente une trilogie de qualité à la galerie des filles du calvaire (New York Trees, Rocks & Clouds). L’artiste s’intéresse au rapport de l’homme à son environnement et sa modernité :
Ce qui m’intéresse c’est l’inextricabilité de la société humaine et de la nature.
La puissance formelle des motifs choisis est accentuée par l’emploi du noir et blanc, nouveau pour Epstein. C’est particulièrement vrai des paysages new-yorkais mêlant gratte-ciels et abondantes nuées.

Les dessins de Daphné Lalonde, exposés à la galerie Valérie Delaunay, surprennent par la multiplicité des références, la naïveté du style, la délicatesse des tons, l’interpénétration étroite de l’écrit et du dessin, l’équilibre précaire ménagé entre précision et désordre. A noter un dessin particulièrement dense et pertinent consacré aux trois ordres de Pascal…



