CENTRE POMPIDOU, Paris, Octobre 2016-Janvier 2017, Octobre 2016-Février 2017, Septembre 2016-Avril 2017
Un après-midi surprenant au Centre Pompidou. La plus belle surprise provient de l’exposition du prix Marcel Duchamp 2016 regroupant des oeuvres de Kader Attia, Yto Barrada, Ulla von Brandenburg et Barthélémy Toguo. Le jury ne s’est pas trompé en retenant la proposition de Kader Attia, « réfléchir la mémoire », principalement constituée d’un montage d’interviews de neurologues, de psychanalystes et de chirurgiens sur la question du membre fantôme et à travers elle du deuil, du traumatisme. Un travail vidéo particulièrement puissant et intéressant, qui donne à penser et que prolongent quelques sculptures et objets. A voir impérativement !
L’oeuvre que Barthélémy Toguo consacre au sida et au virus Ebola est également assez forte, constituée de vases monumentaux et de dessins muraux inspirés de l’observation de cellules infectées. Les vases symbolisent un rapport ambigu à l’eau, à la fois purificatrice et vecteur de contamination lorsque polluée.
Autre surprise, mais plutôt décevante cette fois, l’exposition consacrée à Jean-Luc Moulène. Il ne s’agit pas comme j’avais pu l’imaginer d’une exposition photographique mais d’une « rétrospective de protocoles », consacrée aux nouvelles pièces de l’artiste. Un ensemble d’objets plutôt froids, inspirés des technologies du design industriel et des mathématiques.
Mikhail Roginsky Oleg Kulik
Le musée propose quant à lui une exploration de la scène russe contemporaine à travers quatre thématiques : non conformisme, qui regroupe des artistes marqués par l’héritage des avant-gardes russes et la création internationale ; sots art, qui s’approprie les codes de la propagande ; conceptualisme moscovite, avec un accent particulier sur la performance et l’héritage littéraire russe ; perestroïka et période post-soviétique, marquées par un effacement des frontières en art officiel et non officiel. L’occasion de découvrir nombre d’artistes assez méconnus même si l’ensemble n’est pas très convainquant…
Autre découverte, également au musée, les artistes du groupe égyptien Art et liberté, à prédominance surréaliste, parmi lesquels le travail pictural assez intéressant d’un Ramsès Younana ou d’un Rateb Seddik.