ESPACE MAIF SOCIAL CLUB, Paris, Septembre 2018
L’espace Maïf social club, rue de Turenne, expose actuellement la lauréate du prix Maïf pour la sculpture 2018, Angelika Markul, et les projets des cinq finalistes du prix 2019. Le projet du lauréat donne lieu à une fonte en bronze. « Mylodon de terre », 2018, réalisée par Angelika Markul, issue des Beaux-arts de Paris, 10e lauréate du prix, s’inspire des mythes autour de cet animal préhistorique découvert en Patagonie mais dont nulle trace ne permet de définir la forme exacte. L’artiste déploie donc une forme abstraite, énigmatique et singulière ; une forme à mi-chemin entre l’organique et le minéral, assez passive voire agonisante, posée sur un imposant socle en métal et porteuse de cette pensée du temps à l’œuvre dans maints de ses travaux.
Parmi les projets des cinq finalistes du prochain prix, j’ai relevé « Inside out », de Chedli Mahadoui, forme abstraite et froide, jeu de pleins et de vides, qui s’efforce de retranscrire l’expérience du spectateur face à une œuvre où il s’efforce de projeter des formes connues et rassurantes et qui donne lieu à la méditation. « Copier-coller », proposition de Michaël Sellam, interroge nos usages et attentes à l’égard de l’informatique. L’œuvre est née d’une sélection de fichiers d’objets numérisés résultant d’une recherche sur les termes « sculpture » et « computer » sur les moteurs de recherche et interroge la production de la forme artistique.
« Flaming Falcon », du duo d’artistes Segondurante, s’inspire des gargouilles art déco du Chrysler building de New York et entend bousculer les certitudes, la symbolique d’une sculpture. A noter également les projets d’Aurélie Slonina, « Special guest », sorte d’origami réalisé à partir d’une bâche, soit le matériau usité des abris de fortunes des migrants et d’Arnaud Grapain, « data center », qui s’inspire tant des planches anatomiques renaissantes que des salles de serveurs informatiques, révélant une certaine proximité formelle entre le système neuronal et les réseaux numériques et dont le coulage en fonte constituerait comme une suspension du flux d’informations qui caractérise notre contemporanéité.