GALERIES PERROTIN & ROPAC, Paris, Septembre – Octobre 2018
Tandis que la nouvelle exposition consacrée à Laurent Grasso chez Perrotin, plus scientifique qu’esthétique à mes yeux – l’artiste poursuivant son travail sur l’invisible, ondes ou fréquences, qu’il interroge au travers de sculptures et du film OttO qui donne son nom à l’exposition-, ne m’a guère convaincue, « Fabula », de Stephan Balkenhol, galerie Ropac-Marais, mérite en revanche le détour. Si l’on retrouve les sculptures en bois propres à l’artiste, des figures dénuées d’expression, distantes, réalisées d’un geste rude -Balkenhol taille le bois au maillet et au ciseau en laissant sciemment apparentes les traces de l’outil et avec un travail particulier sur le socle, l’exposition présente d’intéressantes pièces entre sculpture et peinture, entre marqueterie et bas-relief de bois dont un remarquable escalier et une tête de lion tout aussi impressionnante.
L’artiste s’inspire indirectement des fables de la Fontaine, explorant le rapport ambigu entre l’humain et l’animal et s’interrogeant plus généralement sur l’état de la société en faisant naître des récits pluriels sans toutefois chercher à être moraliste. A noter une œuvre assez rare dans la production de l’artiste, par sa monumentalité et son recours à la mythologie : Persée tenant la tête de Méduse, un Persée toutefois chargé d’une gravité existentielle et non de l’aura du héros.
