CENTRE POMPIDOU, Paris, Juin-Octobre 2017, Juillet-Août 2017

Les expositions d’été du centre Pompidou ne m’ont pas pleinement convaincues. Certes, les rétrospectives monographiques sont toujours l’occasion de quelques découvertes intéressantes. C’est le cas de l’exposition qui célèbre David Hockney à l’occasion de ses 80 ans avec la présence de toiles des plus étonnantes telles que la remarquable « rubber ring floating in a swimming pool », 1971, inspirée de toiles de Max Ernst mais flirtant particulièrement avec l’abstraction.
David Hockney, Mont Fuji et fleurs, 1972 David Hockney, love painting 1960
Le parcours propose par ailleurs des toiles méconnues des années 1960, réintroduction d’une dimension narrative et sexuelle dans la peinture abstraite (love painting, shame, tyger painting etc.) ; une surprenante installation vidéo sur le thème des 4 saisons ; des collages photographiques d’une grande inventivité dont le célèbre « pearblossom highway » ; des dessins extrêmement épurés. Les chefs d’œuvres sont présents : « a bigger splash », mélange de « colorfield painting » et d’ »action painting », « Mont Fuji avec fleurs », 1972, certains doubles portraits particulièrement troublants par l’absence de relation entre les personnages (« Henry Geldzahler and Christopher Scott » 1969, « Christopher Isherwood and Don Bachardy » 1968) etc.
David Hockney, The Four Seasons David Hockney, pearblossom highway
Quoiqu’il en soit, le style de l’artiste est souvent hybride et froid, marqué par les opérations de déconstruction et d’aplat des maîtres du 1er XXe siècle (le cubisme de Picasso, le coloris fauve et débordant de vitalité de Matisse), la pratique de la réserve d’un Bacon, une certaine naïveté dans la représentation des figures (Dubuffet), un désir de répondre à l’abstraction géométrique voire minimaliste (Mondrian, Noland) dans des œuvres telles que « savings and loans buildings » 1967, « une pelouse en train d’être arrosée », un recours à la perspective inversée inspiré par Hogarth auquel il rend également hommage à travers la série de gravures, « a rake’s progress ».
Les propositions périphériques (musée, forum), ne m’ont pas semblé plus stimulantes, qu’il s’agisse d’art sociologique (Fred Forest, Hervé Fischer), du focus sur le travail d’expérimentation photographique de Steven Pippin ou de célébrer les dix ans du prix de dessin de la fondation Guerlain, collection pourtant essentielle pour le dessin contemporain.



