JEU DE PAUME, Paris, Juin-Septembre 2017

Encore de belles découvertes au jeu de paume, qui décidément a toujours une programmation de grande qualité. La photographie néerlandaise y est à l’honneur cet été avec une exposition consacrée à Ed van der Elsken, « peintre », entre autres, du Saint Germain des Prés des années 50. La série la plus impressionnante à mes yeux ouvre le parcours, « une histoire d’amour à st Germain des prés », avec des cadrages extrêmement resserrés sur les visages de ses proches, particulièrement Vali Myers, une densité de noirs des plus remarquables, une approche directe et vivante, voire violente et cinématographique.
Photographe de rue en rupture avec la photographie documentaire humaniste d’après guerre, van der Elsken rapporte de ses voyages (France, Japon, Afrique, Pays-Bas, Hong-Kong, Amérique etc.) des portraits authentiques et souvent en marge, particulièrement de la jeunesse. « Il recherchait une forme d’esthétique, de vérité plastique, sans artifice, une beauté parfois ouvertement sensuelle et même érotique ». Van der Elsken s’intéresse également au cinéma et filme, dès 1960, son ami Karel Appel puis réalise différents films expérimentaux.
La seconde exposition est consacrée au vidéaste Ismaïl Bahri en forme d’ « éloge de la lenteur ». Des gestes simples (froisser, dérouler ou brûler un papier, enrouler une pelotte de fil etc.), une focalisation sur l’infime, afin de faire naître une attention accrue et laisser affleurer « l’épaisseur des choses ».
Les notions d’imprégnation (Foyer), de nuance (Sondes), de développement (Source), de capillarité (Film), de transfert (Revers) ou encore de révélation (Esquisse) sont […] récurrentes dans sa pratique.



